Certains appellent ces gâteaux « croquants », d’autres « kroki » … Ces croquets algériens sont de petits biscuits découpés en tronçon très populaires en Algérie. Chez moi peu importe l’appellation, croquet ou croquant on les mange car ils constituent un délicieux petit déjeuner du matin, tout comme autant de celui incontournable des l’après-midi pour le goûter.
C’est le biscuit sec aux oeufs et à la farine de l’été car on le trouve vraiment de partout durant cette saison. Ils garnissent les étals des pâtisseries et boulangeries artisanales avec leur présentation pyramidale aux côtés d’autres gâteaux, petits fours ou beignets. Ce sont nos madeleines de Proust.
Recette des croquets biscuits secs aux oeufs
Recette croquets d’Algérie biscuits faciles et économiques
Ces tronçons sont découpés à mi-cuisson et remis au four à dorer ainsi à la dégustation, ils sont plus croustillants sur les bords et fondants à l’intérieur. La texture n’a rien à voir avec les petits gâteaux biscottis italiens ou les fekkas (ou feqqas) marocains qui sont beaucoup plus croquants et durs. Ainsi, les croquets algériens s’apparentent plus à des biscuits secs moelleux. Très souvent, leur composition peut varier et il est donc pas rare d’y ajouter des fruits secs tels des amandes entières, pâte d’abricots ou toutes autres garnitures : des noisettes ou des fruits confits ou raisins secs, des pépites de chocolat, noix de coco, autant d’ajouts qui donneront un goût plus intense et plus gourmand.
Je tiens à préciser qu’ils restent une des meilleures recettes de croquets algériens que j’ai réalisée et adaptée et qui a bien sûr fait le tour de la blogosphère. A la sortie du four, ils sont parfaits et vous pourrez conserver ces petits biscuits dans une boîte hermétique. Avec presque la même composition, nous proposons également le gâteau sec traditionnel en forme d’anneau.
Les origines de ce biscuit sec très gourmand
Les origines des croquets algériens sont enracinées dans une histoire riche et complexe, marquée par des siècles de migrations et de colonisations. Ces délicieux biscuits trouvent leurs racines dans les traditions culinaires locales, mais ils ont été également influencés par les nombreuses cultures qui ont traversé et façonné l’Algérie au fil du temps.
L’histoire des biscuits croquants remonte à l’époque de l’Empire romain, lorsque les Romains ont introduit des techniques de cuisson et des ingrédients comme la farine de blé dans la région. Ces influences romaines ont laissé une empreinte durable sur la cuisine algérienne, et les biscuits secs, semblables aux croquets, faisaient déjà partie de l’alimentation quotidienne.
Avec l’arrivée des Arabes au 7ème siècle, la cuisine algérienne a été enrichie par de nouvelles épices et des méthodes de cuisson sophistiquées. Les Arabes ont apporté avec eux des ingrédients comme les amandes et le sucre, qui sont devenus des composants essentiels de nombreux desserts algériens. Les techniques de pâtisserie se sont raffinées, et l’ajout d’arômes comme la fleur d’oranger et l’eau de rose est devenu courant.
Les Ottomans, qui ont régné sur l’Algérie du 16ème au 19ème siècle, ont également laissé leur marque sur la gastronomie locale. Leur influence a introduit des pâtisseries complexes et des desserts sucrés, ce qui a contribué à l’évolution de la Pâtisserie Algérienne la rendant plus sophistiquée. Les saveurs se sont diversifiées et la présentation des biscuits est devenue plus élaborée.
La colonisation française au 19ème siècle a introduit une nouvelle vague d’influences culinaires. Les techniques de pâtisserie française, ainsi que l’utilisation de certains ingrédients comme le beurre, ont été intégrées dans la cuisine algérienne. C’est durant cette période que les croquets ont commencé à ressembler davantage aux biscuits que nous connaissons aujourd’hui, avec leur texture moelleuse à l’intérieur et croustillante à l’extérieur.
Les migrations internes au sein de l’Algérie ont également joué un rôle crucial. Chaque région apportait ses propres variantes et ingrédients, enrichissant ainsi la diversité des biscuits croquants. Par exemple, dans certaines régions, on ajoutait des dattes ou des figues, tandis que dans d’autres, des agrumes ou des graines de sésame étaient privilégiés.
En réponse à la vie chère, la pâtisserie algérienne, et particulièrement celle issue de la région kabyle, a développé une gamme de gâteaux économiques, permettant aux familles de se faire plaisir sans se ruiner. Les recettes kabyles, connues pour leur simplicité et leur goût authentique, mettent en avant des ingrédients de base accessibles. Parmi ces douceurs, les croquets, avec leurs ingrédients simples et leur préparation facile, tiennent une place de choix.
D’autres exemples incluent les gâteaux secs comme les sablés, souvent préparés avec des éléments tels que la farine, le sucre et l’huile. Les msemens, ces crêpes feuilletées, sont également très populaires, réalisées à partir de farine, de semoule et d’eau, puis cuites sur une poêle sans nécessiter de matières premières coûteuses. Les makrouts, gâteaux traditionnels à base de semoule et de pâte de dattes, offrent une option économique tout en étant délicieusement sucrés. En s’adaptant aux contraintes économiques, ces gâteaux kabyles reflètent l’ingéniosité et la capacité de la cuisine algérienne à créer des plaisirs accessibles et savoureux pour tous.
Dans la vie quotidienne en Algérie, les occasions simples de savourer un café accompagné d’un gâteau simple et délicieux sont nombreuses et précieuses. Que ce soit à la maison, en famille, ou dans les cafés de quartier animés, l’après-midi est souvent marqué par ce rituel réconfortant. Après une journée de travail ou d’activités, prendre quelques instants pour se détendre autour d’une tasse de café fraîchement préparé et d’un croquet croustillant ou d’un sablé fondant est une tradition chaleureuse. C’est l’occasion parfaite pour échanger des nouvelles, partager des rires et se reconnecter avec ses proches. Ces moments simples mais précieux symbolisent la convivialité et la générosité qui caractérisent la culture algérienne, où le plaisir des petites choses de la vie trouve sa place dans chaque journée.
Autrefois, les plateaux de gâteaux étaient confiés à la boulangerie locale pour y être cuits, car les femmes ne possédaient souvent pas de four chez elles. Cette pratique était courante dans de nombreuses sociétés où les tâches ménagères étaient traditionnellement attribuées aux femmes. La boulangerie était alors un lieu communautaire où les femmes se rassemblaient non seulement pour faire cuire leurs gâteaux, mais aussi pour socialiser et échanger des nouvelles. Cette division des tâches reflétait les rôles de genre prévalant à cette époque, où les femmes étaient souvent responsables de la cuisine et des soins domestiques, tandis que les hommes se consacraient généralement aux activités extérieures. Ainsi, la boulangerie était bien plus qu’un simple lieu de cuisson ; c’était un espace où se tissaient les liens sociaux et où se perpétuaient les traditions de la communauté.
Aujourd’hui, les croquets algériens sont un véritable symbole de la diversité et de la richesse culturelle du pays. Chaque bouchée raconte une histoire, celle d’un pays qui a su absorber et transformer les influences extérieures pour créer une cuisine unique et profondément ancrée dans ses traditions. Que ce soit au petit déjeuner, au goûter ou lors de fêtes familiales, les croquets continuent de ravir les papilles et de rappeler les origines diverses et fascinantes de l’Algérie. Et vous, quel gâteau a marqué votre enfance ?
Une vidéo est en ligne. Je vous invite à la visionner.
Quels Ingrédients pour les biscuits croquants
- 4 oeufs
- 250 gr de sucre semoule
- 280 ml d’huile ou beurre
- 1 zeste de citron ou eau de fleur d’oranger
- Un sachet de sucre vanillé
- 1 pincée de sel
- 10 gr de levure chimique
- 150 gr de maïzena (vous pouvez réduire à 80 gr mais complètement facultatif)
- 500 à 700 gr de farine type 45 (pâtissière)
- 1 jaune d’oeuf + une pincée de cacao pour la dorure
Comment préparer la recette des croquets Algériens
- Battre les œufs, le sucre, la vanille et le zeste de citron ensemble jusqu’à obtenir un mélange mousseux. Le mélange peut se faire au robot en utilisant l’ustensile feuille).
- Versez l’huile en continuant de battre pour rendre le mélange homogène.
- Incorporer la maïzena et la levure chimique puis terminez en ajoutant la farine tamisée en deux ou 3 fois jusqu’à obtenir une pâte non collante, pas être trop molle au risque de s’étaler à la cuisson et ni trop dure.
- Si vous avez le temps, vous pouvez laissez reposer la pâte au frais entre 15 et 30 minutes)
- Sur une grande plaque de cuisson allant au four et recouverte de papier cuisson, rouler un boudin et aplatir des rectangles d’environ 30 cm de long et 7 cm de large. Vous pouvez les faire moins larges (30 cm x 5 cm).
- Avec un pinceau à pâtisserie, badigeonner la surface d’une dorure de jaune d’œuf mélangé à une cuillère à thé ou café de cacao en poudre ou café lyophilisé.
- Tracez des traits à l’aide du dos d’une fourchette ou autre ustensile pour la décoration.
- Enfournez à four préchauffé th. 180°C.
- Faire cuire pendant 15 minutes environ jusqu’à ce que la surface soit dorée.
- Retirez le plateau et laissez le gâteau tiédir.
- Découper délicatement de façon transversale et les remettre à dorer les faces coupées.
- Laisser refroidir les croquets algériens avant de les ranger dans une boîte hermétique dans un endroit sec de la maison.
Conseils et astuces
- Il se peut que vous n’ayez pas besoin de mettre la totalité de la farine car tout dépend du pouvoir absorbant de chacune
- L’étape 11 peut être facultative, si vous ne souhaitez pas les remettre en cuisson, prolongez le temps de cuisson initiale des gâteaux sans sortir le plateau du four de 10 minutes environ. Découpez les gâteaux une fois totalement cuits.
- Si vous avez une préférence pour les gâteaux au beurre, faites alors un mélange beurre et huile pour vos croquets algériens.
- La vanille peut être remplacé par du zeste de citron, du zeste d’orange ou quelques gouttes d’extrait d’amande.
Bonne dégustation
Vidéo des biscuits croquants
Source : « Culinary delights« .
